la ReFeRe
Album n°51 (Retours sur expérience, déjà)
Work in
progress - H0e/H0n3
scale (1/87) 9 mm gauge freelanced model railroad
Le
Tartare est prêt à être installé au Musée
des mondes imaginaires. Ce module n'innove pas beaucoup par
rapport à ses 5 frères déjà installés, vus et revus, mais
il a pourtant posé des problèmes de réalisation. La disposition
des voies et des décors autour d'un trou de visite ne convient pas a
priori à tous les visiteurs (ni à tous les constructeurs).
La plateforme initiale et les premières voies posées, celles de la Gare. Au dessus, une structure qui ne me plaira plus et finira dans la caisse des ça-peut-servir. Le constructeur au travail, dans le trou. Le Tartare basculé pour effectuer les soudures sur les fils alimentant les éclairages. |
J'ai commencé par travailler sur table, en
installant les côtés - parois de la future grotte - munis des voies
superposées qui les longent et les décors de fond, personnages et
éclairages compris, selon (cette
fois)
le sage principe selon
lequel
la couche inférieure doit être parfaitement finie avant que d'être
recouverte par celle du dessus. À l'aise pour travailler « sur
établi », je l'ai été beaucoup moins pour coller en place
ces éléments et les raccorder : un travail tête à l'envers
délicat.
C’est
pour
ça qu’au
bout d'un côté (plus tôt que prévu), je me suis décidé à
percher le Tartare sur un support provisoire à peu près stable en
bois, haut de 1,2 m. Bonne hauteur pour travailler aux différentes
strates, y compris à
la voûte, et pour installer une table de travail (et une chaise) en
dessous. Mauvaise hauteur pour s'y faufiler quand on n’a
plus la souplesse de ses débuts dans le microferroviaire.
La
solution rêvée : un élévateur télécommandé. Je n'en ai pas. Le
système « sèche-linge » préconisé pour des réseaux
escamotables au plafond en appartement ne convient pas. Le module
oscillerait au moindre effort ou appui et il faudrait un assistant
(ou un treuil télécommandé - je n'ai ni l'un ni l'autre) pour le
manœuvrer
depuis l'intérieur, ne serait-ce que pour en
sortir
(pour
chercher
l'outil qui est resté dehors)...
La voûte en construction. Les pinces maintiennent les baguettes de carton le temps que la colle prenne. Ce réseau sera recouvert de 2 à 4 couches de sopalin encollé, dessus puis dessous, avant de recevoir une couche d'enduit (peinture acrylique + poudre de bois pour réparation + talc éventuellement) dessus (couche fine) et dessous (en épaisseur, que ça ait l'air de roche) puis 2 ou 3 couches de finition. Le premier coin coiffé d'une portion de voûte, celui de la Griserie. |
Alors, si je refaisais
un jour un module à la Tartare, clos ? Je tenterais de le bâtir
de face en deux moitiés, à rapprocher chaque fois qu'un coup d’œil
d'ensemble est nécessaire et à rabouter à la fin, en espérant que
ça colle... Ou il serait plus grand, avec la place pour une petite estrade. Et j'attendrais que toutes les parois soient
habillées de leurs rails, bâtiments et décors avant de construire
la voûte, pour pouvoir quand même intervenir par dessus en cas de
besoin. Mais j'étais pressé de vérifier
sa constructibilité en réseau de baguettes de carton et lambeaux de
sopalin, de me
rendre compte de l'effet et de prendre des photos.
Fixer
la hauteur d'un réseau en expo est un problème : bas, les enfants
sont contents mais les grands n'ont qu' une vue d'avion. Haut, tout
est bien mieux mis en valeur mais les petits sont frustrés ou
perchés sur des caisses ad hoc (comme au MMI). Avec l'ordre
de ne pas s'agripper à la table (en plaques d'isolant au
MMI).
Et
sous surveillance.
En
expo, le Tartare sera suspendu par 4 chaînettes, sans doute plus
haut que le mètre vingt actuel. Et pas de système élévateur
motorisé. Haut perché, c'est mieux pour le coup d’œil
– on
est censé être tout en bas d’une haute cavité - et
on espère que le visiteur gardera ses mains dans ses
poches.
Trouvé ! Dans l'œil de l'endoscope, l'autorail en fâcheuse posture. | Pour l'extraire, il a fallu trancher la montagne. La blessure sera colmatée avec un pansement. Il n'y paraître plus. | Le wagon-citerne retrouvé en deux parties a été extrait au travers d'un puits de secours creusé au travers de la paroi du Tartare, une fois dégagée la seconde peau en papier. |
Quant aux enfants... Ils iront voir les autres îlots. Un
gamin-échantillon a été admis à regarder avec les yeux le
Tartare, perché sur un marchepied bien stable et ayant
juré qu'il ne toucherait à rien. Revenu subrepticement, il a fait
rouler les trains, comme avec son réseau en bois. Quelques dégâts
et surtout la disparition d'un autorail et d'un wagon-citerne.
Poussés dans des
tunnels a-t-il fini par avouer.
La récupération de ces deux
engins, localisés grâce à un endoscope, a nécessité un cutter et
une pince à pain grillé.
Une difficulté a été réglée
d'emblée : les trains ne roulent pas, c'est un diorama. Je ne me
voyais pas faire de la spéléo à chaque plantage de chou. De toutes
façons, il y a déjà bien assez à voir et le reste est laissé à
l'imagination, comme le rappelle le nom du musée.
On dirait une bouse, avec en plus des fils électriques pas vraimemnt posés proprement. | D'où un habillage en papier d'emballage tendu sur des baguettes verticales en carton. | Trou d'espion percé à la scie-cloche dans la paroi rocheuse pour prendre une photo. Puis rebouché. On n'en voit plus la trace. |
Au
MMI, la (ou le) guide, délivrant des explications, ne verra pas
le visiteur visitant, qui sera seul (il n'y a qu'une place). Et les
deux s'entendront mal, les parois de carton et d'enduit, ainsi que la
peau extérieure cosmétique en papier, forment un isolant efficace
(phonique
et calorique). Que faire pour accompagner l'occupant-e du lieu ?
Des
fenêtres, même réduites à des judas, feraient tache dans le décor
et casseraient l'ambiance de confinement absolu (on est très très
profond sous terre).
Aussitôt essayée, la vidéo (au moyen
d'une webcam reliée à un ordi) a été abandonnée : il en faudrait
aux 4 coins, au moins (et on n'est pas en Chine).
Le-la
visiteur-teuse [je
n’oublie pas d’inclure] se
verra donc remettre une plaquette illustrée puis un casque branché
sur un enregistreur MP3, puis l'avertissement de ne rien heurter avec
sa tête, puis le conseil de poser ses questions à
sa sortie.
Puis
il-elle écoutera le guide sonore qui glosera sur les choses à voir,
les intentions et les connotations, dans l'ordre de son pivotement
dans un sens convenu.
On verra si ça marche bien.
Pour prendre des photos depuis les coins (fort encombrés) sans faire des trous partout, l'aide d'un miroir. L'essai du smartphone déclenché à distance ne fut pas concluant : on doit cadrer au pifomètre (et rectifier) et l'image n'est pas de bonne qualité. |
Tout sur le Tartare sera dans un livre, très illustré,
bientôt sous presse chez
lulu.com.
Pas mal d'éléments sont déjà
sur
ce site, à voir, lire et écouter.
Le modélisme
ferroviaire est bien un art complet.