la ReFeRe
Album n°54 (Bon-Appétit ! - Bienheureux cochons)
Work in
progress - H0e/H0n3
scale (1/87) 9 mm gauge freelanced model railroad
La construction du nouvel îlot consacré en grande partie à la fabrication de la soupe du cheminot 3.0, faite, rappelons-le, d’un homogénéisat de porc (Sus scrofa domesticus), se poursuit activement.
Voici, enfin dévoilées, les conditions on ne peut meilleures dans lesquelles les cochons sont acclimatés, éduqués et transformés. Tout est regroupé sur une plateforme nommée suarium.
L'animal, importé en général d'Extrême-Orient, arrive par wagon confortable à l'accueil. Il y est salué et a droit à un moment de détente et de récupération dans une petite pataugeoire, sous la surveillance bienveillante des tecniciens porciculteurs (casque vert). Pas de discours de bienvenue à ce stade.
Au second plan, le stock d'une très confortable paille (des filaments de concrete).
Étape incontournable : le véto. Dans son local, il est vérifié, scanné en 3D, pesé, implanté. Il ressort avec un boîtier greffé dans son lard qui augmente son intellect. Ça le rend plus humain donc plus agréable à fréquenter, déjà que le cochon est fait de la même chair (résine) que le personnel de la ReFeRe ; ça le rend plus docile aussi car le truc est finement calculé pour lui faire ressentir une forte contrariété au cas où il contreviendrait à un ordre du technicien ou traînerait des pattes pour l'exécuter.
Ensuite, le bestiau se voit affecter une place dans une des loges, seul ou en compagnie. Là il est nourri, brossé, éduqué, abreuvé, surveillé, cajolé, nettoyé, distrait. La vie de château.
Sur une passerelle desservie par une voie ferrée (qui sert aussi à l'apport de la pâtée), un public ravi observe la vie des cochons, de leur arrivée à leur sortie. il les voit se reposer (leur occupation principale), accueillir avec reconnaissance les soins des techniciens, tiaffer (leur pâtée est teintée d'un appétissant violet cassis) et participer aux activités ludiques de leur emploi du temps. Celles-ci sont la balançoire (à gauche de la photo) - car on prend très au sérieux, au bonheur des truies, le slogan #balancetonporc# -, la pataugeoire (au centre) et la lecture (de textes faciles comme le conte des Trois Petits Cochons, lus par Joëlle, ils adorent) dans la case à droite.
Ce n'est pas sur la photo, plus loin, les cochons jouent à la pétanque en propulsant leurs boules du groin vers le cochonnet (vivant et sommé de ne pas bouger).
Au bout du temps nécessaire à leur référisation - les cheminots souhaitent pratiquer absolument la locavorie et le directeur-en-chef exhauce - les bêtes grasses et goûteuses à souhait sont conduites comme si de rien n'était dans le salon de lecture. Rien de particulier au début (ils sont humanisés jusqu'à un certain point seulement et ne comprennent pas les doubles sens ni les plaisanteries, prenant tout au pied de la lettre, et ne s'interrogent pas sur leur devenir).
Dans ce lieu agréable, avec une auge au centre, on leur fait écouter, sous prétexte d'un test cognitif, une lecture barbante - les voilà épilés -, une lecture chiante - les voilà vidés - puis une lecture carrément assommante (un texte d'entomologie du dir-chef). Ils tombent dans une profonde catalepsie.
Les applaudissements des spectateurs n'atteignent pas leur cerveau, d'ailleurs éteint.
Là la grue verte (dont on aperçoit le mât à droite de la photo) les saisit et les plonge dans l'entonnoir vert qui débouche sur un tube rouge descendant qui les amène directement au broyeur (muni à l'entrée d'un récupérateur d'implant). La soupe coule à la sortie, encore tiède. L'installation précédemment montrée la réchauffera et l'améliorera.