La ReFeRe en une page
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La
ReFeRe (Réseaux Ferrés Réunis – prononcez « référé ») désigne un
ensemble archipélagique de réseaux ferroviaires miniatures à l’échelle
du 1/87e traités dans un style altermodélistique: univers figuré et
techniques de modélisme ferroviaire assez originales.
Univers figuré
En marge d’un pays pauvre car sans ressources, sous climat tempéré froid, quelque part sur la Terre, de nos jours.
Des
îlots ras, où il n’y a ni herbe ni arbres naturels, émergent d’une
étendue plate d’une matière indéfinissable et changeante (dite le «
stroma »). Ces îlots sont occupés par des bâtiments (civils et
ferroviaires), des terrils, des dépôts de déchets, des friches
ferroviaires réhabilitées… reliés par un dense réseau ferroviaire à
voie étroite. D’un îlot à l’autre, les trains empruntent des véhicules
sur coussins d’air (probablement), les « glisseurs ».
Les gens sont
industrieux, ingénieux ; ils tirent le meilleur parti d’Internet,
diffusé par ondes radio (il n’y a aucun fil téléphonique). Un matériau
de construction est omniprésent : une sorte de fibrociment appelé «
concrete », qui se présente en plaques et s’assemble par collage.
Plateformes, murs, ponts, voies, bâtiments, caisses des wagons et des
engins de traction, passerelles, poubelles et rambardes sont faits en
concrete – et peints de couleurs souvent peu définissables.
La
ReFeRe a le monopole absolu des transports (nulle route, nul canal…).
Son activité consiste à transporter les gens, le carburant, les pièces
et les matériaux nécessaires à son fonctionnement, lequel consiste à
construire et à faire tourner des trains. Sur les réseaux de la ReFeRe,
la traction est confiée à des engins fonctionnant, probablement, au
fioul (pas de caténaire) et la longueur des convois est drastiquement
limitée. Tous les véhicules sont des créations locales sur des châssis
de récupération, importés. Les caractéristiques de cet univers ont été
définies d’emblée, pour correspondre aux partis pris techniques de la
réalisation.
Réalisation
La
construction de la ReFeRe a débuté en l’an 2000, d’abord dans une
soupente à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), puis dans un atelier
lumineux à Vignol (Nièvre). L’échelle est le classique H0 (ou HO), soit
1/87e. Voie et matériel roulant originels sont à l’échelle N (soit
1/160e) ; l’écartement entre les rails de 9 mm correspond à une voie
réelle de 77,77 m, dite étroite.
Les locos (2 rails, courant
continu) et les wagons (la plupart à bogies) sont construits sur la
base de châssis à cette échelle : boxcars ou citernes nord-américains,
petits locotracteurs et locomotive divers, châssis motorisés japonais.
La
réalisation met en œuvre essentiellement du carton (ainsi que du papier
à aquarelle et du papier essuie-tout). Le travail de ce matériau (dit «
khartésurgie »), coupé au cutter et collé, est silencieux et propre
(sauf en cas de ponçage). Les infrastructures, les bâtiments, les
installations, les plateformes des voies, les ponts, les caisses des
matériels roulants, la majorité des éléments du décor sont dans ces
matériaux cellulosiques qui figurent excellemment le concrete et ses
dérivés. Les reliefs sont constitués d’une armature en carton (couples,
bandes transverses) ou de boules de papier recouvertes de papier
essuie-tout ou de kraft encollé et recouvert de sciure, de pâte à bois
(ou autre granulat). Des objets recyclés (voire détournés le cas
échéant) sont ajoutés : pailles à boire, brochettes, stylos,
cotons-tiges, bidons de colle, gaines de fils électriques, tubes… La
peinture, acrylique à l’eau, est appliquée en général au minirouleau. Y
sont incorporés, souvent, de la sciure, de la poudre de pierre, de la
râpure de carton, de la pâte à bois, du talc… Les surfaces peintes sont
poncées (effet d’usure).
Les deux premiers modules (dits « Le
Kilomètre Sept » et « L’ASAF ») ont été bâtis classiquement sur des
plateformes rectangulaires de 2 cm d’épaisseur en nid d’abeille (en
carton, faites maison) mises bout à bout, reliées par des liteaux en
bois munis de roulettes (le travail se faisant à partir de la trémie
d’accès à la soupente…).
L’infrastructure de l’Oasis – conçu dans
l’atelier - est constituée d’une épine dorsale en carton (qui supporte
les usines) avec des bras en carton qui soutiennent les courbes des
voies (ainsi que la montagne, un relief creux). Cette structure
autoporteuse a été reprise pour les réseaux ultérieurs. Ils sont
élaborés, puis présentés en expositions posés sur une plaque de
contreplaqué (122 x 250 cm)recouverte d'un film plastique figurant le
stroma. On peut les poser sur la tranche (travaux) ou les accrocher au
mur, comme un bas-relief.
Les éléments de la ReFeRe sont facilement
déplaçables ; ils sont à observer isolés, de tous les côtés (pas de
ciel ni de paysage peints en fond de réseau)et placés à bonne hauteur
(1,30 m).
La construction est opérée sans plan, les tracés sont faits directement sur le papier/carton.
Exploitation
La circulation des trains et les manœuvres sont possibles sur toutes les voies. C’est une contrainte définie dès les débuts.
Le
courant de traction est délivré par un transformateur de train-jouet.
Les aiguillages et les autres appareils de voie (plaque tournante, pont
secteur, pont-levis, etc.), tous fonctionnels, sont à commande digitale
– c’est-à-dire mus avec les doigts. Des tringles assurent la liaison
mécanique entre un interrupteur en façade (qui détermine la polarité du
cœur) et l’aiguillage.
Les mouvements de trains sont simples. Sur
l’Oasis, dans le cadre de son exposition, deux trains circulent chacun
sur une des deux voies subparallèles, chacun dans un sens, chacun
alimenté par un transformateur. Ils s’arrêtent à la demande. Des zones
de ralentissement et d’arrêt sont prévues (coupures des rails, câblage)
qui pourraient être pilotées par ordinateur. Une navette, assurée par
l'automoteur de surveillance, anime le Nucléaire. Trois lignes
indépendantes parcourent les Ouches, 2 navettes et une boucle continue.
Sites et engins d’intérêt
Classiquement,
les trains passent devant des gares, des immeubles, des ateliers, des
terrains vagues, des usines, des clôtures… sur des ponts (très
fréquents) et sous des tunnels (pour franchir des montagnes). Se
distinguent par leur originalité :
- la Plaque tournante, inspirée
des dispositifs généralement cachés en coulisse sur les
réseaux-étagères, permettant le retournement et le garage de plusieurs
trains ;
- les locaux de l’ASAF, Académie des Sciences et des Arts
Ferroviaires (enseignement, recherche, prospective), caractérisés par
un leitmotiv architectural spécial et le réemploi de caisses de
voitures à voyageurs en bureaux et ateliers, disposés au-dessus des
voies ou sur le toit de bâtiments, formant un wagonville ;
- les
glisseurs, véhicules d’emport de trains entiers, reliant les îlots,
sustentés sur coussins d’air, garés à l’arrêt au Havre des glisseurs ;
- la Collerie, complexe industriel produisant la colle à concrete ;
- la Mine, vaste gare souterraine abritant notamment, dans des locaux troglodytes, les cuisines ;
-
la Centrale nucléaire, terrifiante et bientôt ensevelie sous les
déchets irréductibles en dépit de l’incessant remaniement dont ils sont
l’objet.
- Le Parc et la Palmeraie , lieux plantés (d'arbres et
buissons artificiels), lieux de promenade et de méditation au plus près
des voies ;
- Le Glyptopôle , ancienne petite gare devenue galerie en plein air exposant les œuvres du mouvement patafixiste ;
- Les Figurants , statues ou mannequins à taille humaine, uniformes, pas beaux mais utiles...
-
Le Dépôt, îlot récemment remanié et agrandi. Les déchets (découpures
notamment), impossibles à trier et ranger, sont numérisés puis réduits
en nanoparticules. Toute pièce pourra être recréée par impression 3D.
-
Les Admirateurs pullulent sur le Dépôt. Vêtus obligatoirement de blanc,
chaussés de bottes bleues et coiffés d'une charlotte, ils admirent le
paysage - en suivant le GR aménagé pour eux - et les installations.
- La ZAD (zone à dégueulasser), lieu horrible où sont exposés des déchets non exploitables.
- La Galerie, lieu de savoir où sont exposés les types de déchets les plus montrables.
Cinq
modules de la ReFeRe, l'ASAF, l'Oasis, le Nucléaire, les Ouches et le
Dépôt sont en exposition permanente au Musée des mondes imaginaires /
Atelier Alter Ego à Sauvigny en Bourgogne, ouvert en juillet 2011.
Les Ouches