Bon-Appétit !
Polémique !
La
publication en janvier du programme officiel d’amélioration de la soupe
du cheminot, désormais à base de cochon, a suscité une avalanche de
messages d’approbation et de louanges sur les médias sociaux, en toutes
langues.
Une
personne conteste la réalité de la chaîne alimentaire mise en place.
Ses arguments et les réactions d’internautes sont intéressantes. Les
voici (les pseudonymes ont été changés et les propos autrophones
traduits).
illustrations : cochons disponibles sur le marché mondial.
De Ratiocinator
Je me régale d’habitude sans retenue des textes, photos et paroles diffusées par refere.xyz
Là je trouve comme tout le monde l’argument rigolo mais ça va trop loin ! Il y a une infox !
Je dénonce une supercherie. Impossible de croire que la soupe du cheminot est désormais faite d’un broyat de cochons.
Je dénonce une mystification. Non, les chenilles ne constituent pas la pâtée de ces cochons.
Je dénonce une fraude. Jamais les chenilles de la Melligère n’ont été nanisées.
Je dénonce une opération de communication trompeuse.
J’affirme
que la soupe du cheminot n’a pas été améliorée ; on a juste ajouté
du concentré de verrat pour en changer le goût. Comme depuis toujours,
c’est une soupe de particules fines de plastoc en suspension dans l’eau.
Je
proclame qu’il est impossible de faire face à de tels frais de porc, vu
l’appétit du personnel, vu les pertes en ligne, vu le cours du cochon
sud-asiatique, vu l’augmentation de la CSG qui ampute la pension du
directeur-en-chef.
Vous
connaissez le cours du cochon ? La petite dizaine, de quoi tenir
peut-être une journée, revient à 12 GBP + 11 GBP de livraison !
C’est tout simplement impossible.
De Chrysomèle
J’ai adoré la façon de préparer les cochons à coups de littérature. C’est génial.
Vous tuez l’histoire avec une question de sous. Vous avez d’autres arguments ?
De LeBigre
100 % avec Chrysomèle. Moi, j’irai bien voler des voleurs dans les églises pour les chenilles.
De Ratiocinator
Je
parie que les cochons, soi disant transformés en soupe, sont toujours
les mêmes au même endroit. Regardez-les. Ils font semblant, jouent le
jeu, sont de mèche !
Une
fois assommés, les soigneurs les ramènent discrètement dans leur toit.
Il y a un passage secret. Les cochons se réveillent frais et roses et
recommencent leur cirque.
Et
je vous fiche mon billet que les chenilles n’existent pas et que les
installations appelées Érucarium sont vides de tout insecte, et qu’il
n’y a pas plus de cire que de beurre en broche.
Tout le monde continue tout simplement à bouffer du plastoc.
De Entomocène
Oh,
Ratiocinator, mollo. C’est facile de dire pas de chenilles parce
qu’elles sont enfermées dans des cages en fer vu qu’elles percent le
concrete et bouffent le plastoc et qu’elles sont trop petites pour
qu’on les voie. D’ailleurs, tu sais reconnaître une chenille ? Une
melligère en plus ?
De Chrysomèle
Pitié,
pas d’histoires d’insectes, pas d’anthomologie. Je n’y comprends rien,
c’est trop compliqué et il faut être bac + 12 pour commencer à y
toucher un peu sa bille.
De Kakerlak
Des chenilles nanisées OGM, sûr qu’on les montre pas. Pour pas que les flytoxeurs volontaires viennent les sulfater.
De Boukrouch
Si
j’ai bien suivi, la théorie de Ratiocinator c’est que le plastoc soit
disant pour les chenilles va à 3 ou 4 cochons permanents du spectacle
et au personnel. Trop accommodants ! Pas encore en grève ?
Pas possible.
Si
sa théorie était vraie, alors les installations qu’on nous montre
seraient factices ? Et on se serait cassé la tête et usé les
doigts à les construire juste pour faire joli et intéressant et
meubler ? Et raconter une histoire marrante mais délirante ?
C’est pas possible.
Jusque-là, le Directeur-en-Chef et sa Robote nous ont décrit honnêtement les choses et ça continue et c’est trop bien comme ça.
De Ratiocinator
C’est
pourtant une carabistouille, que je vous dis. Les tuyaux et les
réservoirs, les pompes et tout ça, c’est plein de plastoc en particules
fines. Tout le monde bouffe ça et que ça. Tellement qu’ils seront
carrément en plastoc à la fin !
De Pique-Prune
Comme ça, au moins c’est plus simple.
De Entomocène
Eh,
t’as pas plus que 2 neurones ! Essaye de suivre, une chaîne
alimentaire si courte, c’est formidable. J’admire l’ingéniosité et la
rigueur du processus : pas une miette de végétal dans ce système,
de l’anti-vegan parfait. Et un usage noble aux plastiques qui
encombrent les océans.
De LeBigre
Pardon,
tu oublies que la cire, c’est des abeilles qui le font à partir de ce
qu’elles récoltent sur les fleurs. Peut-être qu’on pourrait se passer
de cire et que les chenilles ont assez d’appétit sans.
De Forficule
Non,
les melligères ont droit à leur petit plaisir. La cire des églises est
ecclésiastique et échappe donc à la classification du vivant.
De Ratiocinator
Bande de cochons implantés ! Vous prenez tout au pied de la lettre. Et vous, on vous prend pour des jambons !
De Kakerlak
Les
chenilles existent et mâchent consciencieusement leur hachis de
plastoc. Les cochons s’en bourrent la gueule joyeusement. Puis ils se
font liquider aussi complaisamment qu’agréablement. La soupe du
cheminot est goûteuse, le personnel a le cœur à l’ouvrage et remercie
in petto son patron.
C’est comme ça que je préfère les choses. Je retourne sur le site et irai revisiter le MMI avec tous mes amis.
De Chrysomèle
Moi pareil. Et dire qu’il y en a qui trouvent que c’est un monde sombre, dur, qui ne devrait pas exister !
De Artison
Du cochon au menu… C’est un bel effort en effet et dispendieux évidemment. Pour faire plaisir aux travailleurs ?
Ce
prétexte fort vertueux ne cacherait pas autre chose ? C’est
l’année du cochon en Chine et cette initiative du directeur en chef
ressemble à l’exécution d’un contrat avec le PC chinois et ses services
secrets. La soupe du cheminot à base de cochon contre la levée de
l’interdiction du site refere.xyz sur tout le territoire chinois ?
À creuser !
De la Robote
T’as
rien compris, complotiste de plastoc ! C’est l’inverse et ça
explique tout. La Chine livre quasi gratuitement à la ReFeRe tous les
cochons nécessaires pourvu que la ReFeRe accepte de voir son site, et
celui d’Alter Ego, présents (et bien mis en valeur) sur l’internet
chinois.
À suivre ?